Les études et le boulot… car on ne fait pas que partir en week end quand même !

Maintenant que nous avons pris nos marques voyons un peu ce que nous faisons.

Charles a été accepté en résidence d’orthodontie mais en quoi ça consiste. Après avoir été sélectionné sur dossier et sur entretien il a pu intégrer le programme où ils sont… 4 étudiants ! La clinique est toute neuve, équipée de fauteuils pour les soins, d’une cuisine et d’une salle de cours, on peu dire qu’ils vivent là bas. C’est en fait un genre de télé-réalité sans les caméras, où il y a des épreuves à valider pour continuer. C’est donc après avoir passé une après midi entière à reprendre les fondements de « qu’est ce qu’une belle empreinte à l’alginate » (si si, une demie journée pour ça) et repassé en revue quelques détails de ce genre, qu’il a pu commencer à soigner des patients.

Ici, être soigné par l’université c’est comme gagner au loto. Quand les étudiants appellent pour dire aux parents qu’ils vont pouvoir avoir rendez vous c’est la fête à la maison : en effet c’est carrément moins cher que dans le privé !

Il y a donc ce qu’on appelle « la clinique » où c’est les traitements sur les patients qui sont jugés, il y a aussi les présentations, les résumés d’articles, le mémoire, les quizz, le pliage de fil…. ah oui et ça lui arrive de dormir de temps en temps ! Techniquement les cours terminent à 16h30 mais au pays de la culture du travail et des efforts, mieux vaut montrer sa tronche jusqu’à 17h30 histoire de ne pas passer pour un tire-au-flan.

Voilà donc le programme de ces 3 années ! Et encore, je vous parle pas de l’examen du collège Royal du Canada pour faire valider la spécialité sur le territoire… C’est à la fin du cursus et c’est pour ceux qui voudraient rester au Canada…. Et accessoirement ça coûte 6000 $ !

Et moi pendant ce temps que fais-je me direz-vous ? Et bien je découvre le rythme et le système de travail au Canada. Je dois dire que pour l’instant dans le genre pas trop speed, je prends mon temps, je fais les choses bien, c’est vraiment pas mal. Les actes de soins sont bien mieux valorisés qu’en France : exemple une carie toute simple soigné au composite c’est au moins 100$… et c’est remboursée à 80% par les assurances privées ! Un détartrage + bilan 160$ (contre 28,92 en France…) Même les soins de gencive sont remboursés alors qu’en France seules certaines mutuelles veulent bien le prendre en charge. Et ce qui est appréciable c’est que les dentistes sont mieux un peu moins mal vus qu’en France et j’ai moins la sensation d’être un bourreau ici.

Du coup (ou plutôt dans le fond comme on dit ici) cette impression d’eldorado commence à attirer pas mal de Français dans le coin et le conseil de l’ordre commence un peu à faire la tronche. Depuis que j’ai démarré le stage ici, ma boîte aux lettres Facebook est devenue une plate forme de conseil à caractère généreux et illimité. Il en va de celui qui veut tout plaquer pour venir avec toute sa famille, à celui qui n’a pas encore fini ses études mais qui n’a même pas envie d’essayer en France. Certains informés que ce pays ne les a pas attendus pour avancer et qu’il faut faire ses preuves ; d’autre qui pensent qu’on les attend à bras ouverts comme des sauveurs parce que « bon je suis Français quand même faut pas déconner il est où le tapis rouge ». Les Québécois (en tout cas certains) pensent que nous passons nos instruments au lave vaisselle et au grill et que nous rebouchons les caries avec du chewing gum (c’est exagéré mais c’est à peu près ça), il faut donc faire ses preuves et montrer qu’on a dépassé l’âge de pierre. Cela va relativement vite mais c’est une étape obligée et je les comprends.

Et là vous allez dire, mais il est où le sujet bouffe ? Il arrive doucement mais sûrement….

Une réflexion sur « Les études et le boulot… car on ne fait pas que partir en week end quand même ! »

Laisser un commentaire