Les festivals à Montréal (on dit des festivaux ?)

Le mois de Juillet c’est le mois des festivals à Montréal et depuis notre arrivée en 2014 nous n’avions pas encore pu profiter des festivals d’été. A cette période, on peut profiter du festival Juste pour rire, Nuits d’Afrique, Osheaga, le Festival international de Jazz, de Cirque etc… Tout ceci en pleine ville ! On peut assister chaque jour à un événement différent si le coeur (et le portefeuille !) nous en dit. Le tout est, bien entendu, agrémenté de food trucks plus alléchants les uns que les autres !

Nous avons donc décidé de profiter du plus grand festival d’humour du monde (rien que ça !) : Juste pour rire. Pour ne pas être trop dépaysés, nous avons choisi le gala Quebec VS France et le spectacle de Kyan Khojandi… On ne se refait pas ! Mais ça ne nous a pas empêché de découvrir des humoristes québécois lors du gala.

C’est d’ailleurs lors de ce spectacle que nous avons réalisé que nous avions passé un cap dans l’acclimatation : non seulement nous n’entendons plus l’accent québécois, mais en plus nous comprenons les vannes locales ! Je pense que, rien que pour ça, le gouvernement devrait nous donner la citoyenneté direct !

Ayant réussi a appâter Charles avec ce spectacle, j’ai réussi à l’emmener voir le concert de Sape congolaise du festival Nuits d’Afrique qui a égayé notre dimanche après midi. Et pour nous récompenser, nous avons pris, non pas un verre de vin chaud, mais un lobster roll avec des pinces de homard entières dedans…

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Pour ne pas s’arrêter dans une si bonne lancée, nous avons assisté le lendemain au (très bon) spectacle de Kyan Khojandi (le mec de Bref.)  après avoir englouti un sandwich au porc fumé sur place. (oui c’est aussi un festival de bouffe !)

 

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Le temps de l’insouciance touche à sa fin pour Charles, car la rentrée c’est lundi et cette année c’est la dernière ligne droite avec l’examen final de spécialité. Nous allons donc dire adieu à la douceur de vivre et à l’oisiveté en clôturant cette parenthèse culturelle en apothéose : le concert, que dis-je, le show à l’améwicaine, de CELINE DION au centre Bell!!!!!! Autant dire que c’est comme si on allait voir Johnny au Stade de France… Sauf que Céline elle te remplit le centre Bell pendant 15 jours sachant qu’il n’y a que 9 millions d’habitants au Québec.

Nous serons alors prêts à démarrer cette dernière année « scolaire » qui s’annonce haute en couleur.

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Je ne vous oublie pas, non… jamais… (Céline Dion)

Et non je ne vous oublie pas ! Le soleil de l’été m’a fait délaisser le clavier, mais nous voilà de retour.

Voilà maintenant un an que nous vivons à Montréal. Charles est passé en 2eme année avec succès, ses études suivent un cours le plus paisible possible. De mon côté, j’ai fêté mon un an d’exercice dans la clinique qui m’a proposé mon stage d’adaptation. L’ambiance est sympa mais l’activité montréalaise est en dent de scie (jeu de mot Ramoucho) : des journées intenses comme des après midi à profiter de la terrasse. Mais je ne me plains pas, je travaille à 4 arrêts de métro de la maison (et en hiver ça vous change la vie !).

L’été nous a permis de retrouver nos familles et nos amis en France, une étape indispensable pour recharger le moral ! Cette année nous avons également essayé de profiter de l’été québecois. Outre une journée en Mauricie dans le même spot que l’an dernier, nous sommes allés visiter : LE LAC SAINT JEAN !!

Pour vous situer tout ça, prenons un équivalent français. Pour les montréalais, la région du lac saint Jean et du Saguenay c’est le nooorrrrd (façon Galabru dans les chtis), et leurs habitants sont mi ours, mi orignal… Au delà de cette région seuls Davy Crockett et les employés de Rio Tinto peuvent survivre. Fort de cette description enthousiasmante, nous décidons de partir visiter le coin pour le week end de la fête du travail (où le lundi est férié).

Nous louons un 4×4, faisons des réserves de nourritures et d’essence, couverture de survie, bombe anti ours, l’intégral d’Eros Ramazzotti, téléphone satellite… bon j’exagère un peu peut être… En tout cas nous voilà sur les routes pour le Nooorrrd.

Nous décidons de prendre la magnifique route 381 pour rejoindre La Baie. 10km avant l’entrée de la ville nous croisons un ours noir qui traverse la voie… La légende disait-elle vraie ? Et c’est plein de courage que nous nous dirigeons vers notre destination finale…

Nous arrivons alors dans une charmante auberge surplombant le fjord de la rivière Saguenay où les couleurs varient au gré des marées. Notre hôtesse, tout aussi charmante et qui n’a rien d’un ours ou d’un orignal, nous indique des adresses pour manger en ville. C’est assez sceptique (on est des français quand même ne l’oublions pas !!)  que nous nous rendons au centre de cette ville au passé (et au présent aussi encore un peu) industriel. Nous découvrons finalement un centre très mignon, refait avec goût, et très animé. Assez loin de la description qu’on nous en a fait !

Le lendemain direction le lac Saint Jean – qui ressemble plus à une mer qu’à un lac – et le zoo sauvage de Saint Félicien. Une partie du zoo est faite de façon assez classique avec des enclos et toutes sortes d’animaux : cougars, grizzlis, lynxs, tigres, même des ours blancs ! Pour l’autre partie, les visiteurs sont enfermés dans des petits wagons grillagés et traversent toute une large partie de prairies et de bois où les animaux vivent en liberté. On a croisé des ours noirs, des cerfs, des bisons, des chiens de prairie, des loups… Le site est plutôt bien fait et la visite vaut le détour.

Après la visite sous une chaleur écrasante, nous partons vers le gîte où nous avons réservé. Alors que nous avons quitté la grande route et que nos téléphones perdent le réseau, nous entrons dans un bois qui entoure un lac sur un chemin de terre… ça y est, on va enfin rencontrer ces fameux chti façon Québec. Nous arrivons dans une belle maison au bord du lac et nous sommes accueillis… par un couple de français installés ici depuis 8 ans !

La soirée est magnifique, Charles part pêcher le brochet en pédalo (il est rentré brocouille comme on dit dans le bouchonois) et nous passons la soirée avec nos hôtes ainsi qu’un couple de bretons en vacances avec leur fils et un guide touristique québecois en repérage. Ayant appris qu’ils avaient vu des aurores boréales la semaine passée, il ne m’en fallait pas plus pour passer une partie de la nuit à regarder vers le nord dans l’espoir de voir la magie apparaître… RIEN !!!!

Nous sommes donc repartis le lendemain vers Montréal à travers les bois (où nous avons encore croisé un ours, mais le pauvre s’était fait tapé par une voiture)

Finalement notre « expédition dans le Noooorrrrd » et notre rencontre des « populations locales » n’a pas été aussi exotique qu’annoncée mais les bonnes surprises ont été au rendez vous.

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Précis du snob en voyage

Vivre loin et devoir prendre plusieurs fois l’avion ne veut pas nécessairement dire qu’on devient habitué à ça.
Quand on vit à 6000 km de sa famille il y a forcément un moment donné où on va devoir traverser cet océan qui a pour moi l’unique qualité de me fournir en saumon et cabillaud. Pour traverser 2 options :
Le bateau : écologique, un romantisme sans pareil, et l’occasion de faire le point sur sa vie et de rêver durant une semaine de traversée en lisant du Kersauson. Très intéressant quand on a BEAUCOUP de vacances.
L’avion : rapide, efficace (le transfert Brest/Lyon en péniche n’est pas évident), anxiogène (en 2014/2015 on sera tous d’accord pour dire que la stat’ de la sûreté de ce moyen de transport en a sacrément pris un coup !!!) mais surtout tellement plus classe que le porte-container tout rouillé avec son équipage douteux.

Donc allons-y pour l’avion. Le premier dilemme va être dans le choix de la compagnie : choisir le bon rapport entre les chances d’arriver en vie et ne pas casser son PEL pour voyager reste un défi !

Ensuite choisir sa place dans l’avion. C’est à peu près comme pour se garer dans un parking : Celle-ci ? non trop près d’une voiture pourrie on va me l’abîmer. Celle-là ? trop loin de l’entrée je vais me mettre une galère avec mes sacs.
Même combat en avion (surtout si vous avez fait l’erreur comme moi de lire les statistiques de survie selon les places…)
Nous voilà déjà pas beaux ! Une heure que je suis devant l’ordi, les mains moites à me chercher une religion au cas où.

Bien sûr une fois tout ça réglé il faut partir à l’aéroport. Il y aura toujours quelqu’un pour dire : « Non mais ça sert à rien d’arriver trop en avance, t’auras largement le temps » et je soupçonne que ce soit ces mêmes personnes qu’on appelle 50 fois à la porte pour un embarquement IMMEDIAT pendant qu’ils discutent avec la sécurité car ils ont oublié d’enlever leur bouteille de 3 litres Chanel de leur bagage cabine. —> Snob fact n°1

Une fois installé pour partir et après avoir avalé une demi boîte de Xanax, mon taux de sudation devient presque normal. Il y a toujours quelqu’un pour demander (merci Gad Elmaleh) « T’as peur en avion ? » On peut considérer que cette question posée à un adulte revient au même qu’un gosse qui demande à un autre « t’as peur du noir ? ».
Que les choses soient claires : plusieurs tonnes de férailles remplies d’un tas de bonhommes s’apprêtent à s’envoler à 10km au dessus de l’océan, tout ça conduit par 2 ou 3 personnes selon le trajet… A quel moment ça peut paraître naturel/facile/rassurant (rayer la mention inutile) pour les homo sapiens que nous sommes !!!  Je soupçonne également ces mêmes personnes de s’endormir avant le décollage non pas grâce à une aisance déconcertante, mais plutôt grâce aux 2 Atarax et à la demi bouteille de rouge qu’ils viennent de descendre ! —> Snob fact n°2

Nous voilà arrivés à destination après 7 heures passées assis pliés en 12 à dormir par tranche de 1h30 au doux souffle de la clim à 12° et de l’haleine du voisin. Une fois sur place tu ne sais plus si tu as envie de dormir, te laver, manger, boire une tequila, regarder l’intégrale du Seigneur des Anneaux version longue avec les commentaires. Tu te couches à 3h de matin avec la patate et tu te lèves à midi avec une tronche de zombie que tu te tapes jusqu’au soir. Et ça dure bien 3 ou 4 jours. Et là t’auras toujours quelqu’un pour te dire : « Le décalage horaire ? Connais pas. J’ai trop la forme, même pas un peu sommeil. »

-_-‘   Cachez ces Guronsan que je ne saurais voir ! —> Snob fact n°3

Tout ça pour dire que je ne m’y ferais jamais je pense et que pour le coup je veux bien casser mon PEL pour celui qui m’inventera la téléportation. Un bel été s’annonce profitons en ! (Prohainement : les snobs à la mer)

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Un peu de répit dans un printemps chargé

Voilà un moment que je n’ai pas eu le temps de publier. Mon stage est terminé et je travaille maintenant « à pourcentage », c’est à dire plus je suis au boulot et bien mieux je gagne ma vie… Je suis restée souvent au boulot ces derniers temps ! D’où le peu de temps libre. Mais il faut bien un peu se donner avant de partir en vacances. Pour Charles le rythme à l’université diminue lentement jusqu’aux vacances et les évaluations se sont bien passées donc tout est bon ! On rempile pour l’année prochaine !

Pour faire un break malgré tout, nous avons eu l’occasion de partir à San Francisco pour le congrès d’orthodontie. L’occasion de se faire des petites vacances déductibles des impôts ! L’avantage d’habiter sur le continent américain c’est qu’on a que 3h de décalage avec la côte ouest….mais on reste tout de même à 6h d’avion !!! Nous voilà donc parti pour San Francisco.

Ayant passé un séjour là bas il y a 7 ans un mois de Juillet, j’avais le souvenir d’une jolie ville au charme européen, mais avec des températures bretonnes… j’ai pu constater que le climat restait le même (oubliez les manches courtes, c’est écharpe et coupe vent !) en revanche la ville avait beaucoup moins de charme. Est-ce du à un réel changement ou bien c’est mon regard qui a changé ? Les junkie ont investi le centre ville et on y retrouve moins le côté très « à la cool » de Californie. La vie y est également hors de prix ! Cependant nous avons quand même visité la ville avec plaisir, surtout les endroits plus à l’écart qui ont conservé une atmosphère plus west coast style 🙂

Nous avons pu retrouver une amie de lycée (nos jeunes années de seconde à Mâcon) qui vit dans le baie depuis 3 ans. Elle a pu nous éclairer un peu sur la situation de la ville et nous faire découvrir de jolis endroits hors des chemins classiques.

Et non, nous ne sommes pas allé voir la « maison bleue » de Maxime le Forestier ! Apparemment le consulat français l’a marquée comme lieu de pèlerinage.

Ce séjour en Californie c’était aussi l’occasion rêvée de mettre en oeuvre un cliché éculé : longer l’océan Pacifique sur la California State Route 1 en Ford Mustang cabriolet ! (bon on l’a pas eu en rouge, là on aurait eu le summum du cliché)

Nous sommes allés jusqu’à Monterey où l’aquarium vaut vraiment le détour. La ville est très belle et on y retrouve l’inspiration de Steinbeck pour ses romans. L’occasion de voir pélicans, dauphins et otaries dans leur milieu naturel tout en savourant une Clam Chowder. Pour enfoncer le cliché, nous avons aussi dormi dans un motel… qui ne logeait presque que des Français… en Ford Mustang cabriolet !!!

Le lendemain nous avons visité Carmel by the sea et la mission de Carmel avant de retourner vers SF. Nous n’avons alors pas pu nous empêcher de traverser le Golden Gate Bridge cheveux au vent (c’est rien de le dire !!!) pour aller visiter les maisons flottantes de Sausalito et le parc de Muir Woods.

Il faut maintenant rentrer à Montréal et au boulot ! Au passage, on nous a survendu le printemps au Québec… soit on a pas de chance soit c’est une vaste arnaque ! Nous avons eu 2 phases caniculaires : 33°, humidité, tout ça pendant 4 jours et entre ces phases un maximum de 15 avec pluie, vent… novembre quoi ! Bon ça a intérêt de se ratrapper vite fait. Espérons que l’été en France soit chaud car on arrive bientôt !! 🙂

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Vivre à l’étranger : ce que ça implique.

Le Français est colon de nature (le mec en saharienne pas le morceau d’intestin bien entendu !) et quand nous sommes à l’étranger nous avons très souvent un comportement que nous ne supporterions pas sur notre territoire d’origine de la part des immigrés.

Des immigrés c’est ce que nous sommes justement. Pour faire moins « boat people » le Français se dit « expat' » c’est plus chic. Le Français part conquérant et s’attend à un accueil local des plus chaleureux avec chants traditionnels et offrandes. C’est à partir de là que nous pouvons devenir insupportable aux yeux des autochtones. Nous avons malheureusement la fâcheuse tendance à tout comparer à la France : « en France on a ci », « en France on fait comme ça », »la France c’est mieux pour ça »… Au point que l’hôte est en droit de se demander ce qu’on fout là !!!  A Montréal les Français vivent tous dans le même quartier, ne sortent qu’entre français (ou presque) et mangent français. Imaginez une minute un migrant venant (au hasard) du Maghreb qui passerait ses journées à dire : « au Maroc on fait comme ça c’est mieux » ou « Chez nous c’est plus joli ». Le meilleur c’est que souvent les Français reprochent leur communautarisme aux nouveaux migrants… Alors que je ne connais pas plus communautariste qu’un Français !

C’est donc une bonne leçon qu’on reçoit quand on arrive à Montréal. Il faut s’intégrer… et après 9 mois ici c’est toujours difficile à définir. Adopter le mode de vie local sans oublier ses origines. Garder sa culture sans paraître condescendant ou chauvin. La limite est compliquée à situer. On devient plus indulgent : le Mauricien qui se plaint de pas trouver du combava à Lyon je le comprends mieux aujourd’hui. Parfois on a juste besoin de retrouver le goût de sa maison.

Finalement c’est sûrement plus facile d’être un immigré à Montréal qu’à Lyon. Au Canada, chacun fait sa vie, les communautés se mélangent peu mais tout le monde se respecte. Tu fais ce que tu veux tant que ça ne dérange personne et que ça respecte les règles communes. Alors c’est sûr, c’est pas non plus le pays des bisounours où tout le monde s’aime, mais il y a moins de préjugés et on va moins regarder dans l’assiette du voisin.

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En France, soit on aime le saucisson/vin blanc/béret basque et là on est dit « intégré ». Soit… ben soit on aime autre chose mais on participe quand même à la vie du pays, on parle parfois un français approximatif mais on fait des efforts, en revanche on ne sera pas vraiment considéré comme « intégré ». Etre Français c’est presque une religion.

D’où notre prosélytisme galopant ! Nous nous efforçons chaque jour de faire mentir ce cliché très vivant au Québec. (Même si parfois on ne peut pas s’empêcher de comparer ou d’être nostalgique de certaines choses).

Nous avons beaucoup à apprendre sur la vie loin de ses origines et peut être que nous ne nous intégrerons jamais vraiment. Je tiens à saluer tous ceux qui ont quitté leur famille et leurs amis pour partir chercher une potentielle vie meilleure (ce qui est loin d’être garanti !). Car entre vouloir partir tout en sachant qu’on peut rentrer quand on veut, tout ça pour vivre ce petit frisson d’exotisme et tout quitter pour repartir de zéro sans espoir de retour, il y a un gouffre ! Quand on vit à l’étranger, il n’y a pas que de la découverte il y a aussi (surtout) beaucoup de quotidien et c’est, à mon sens, le virage le plus difficile à négocier.

En attendant un grand merci aux Français qui nous ont envoyés un colis rempli de fromage (oui on est des clichés +++), nous l’avons mangé avec recueillement en lisant du Victor Hugo et habillés en marinière. Quand je vous disais qu’être français était une religion ! 😉

Février : le mois des amis pour profiter à fond de l’hiver.

Ces dernières semaines ont été l’occasion de recevoir des amis de France venus profiter des joies de l’hiver canadien. Bon ils ont pas été déçu : froid glacial, neige, soleil on a tout eu ! C’est aussi l’occasion de manger plus que de raison et c’est pourquoi nous allons passer une bonne partie du printemps à vivre comme des moines en attendant l’été et ses excès annoncés 🙂

Quand on vit à l’étranger, lorsque nos amis prévoient une visite, on les attend comme le messie ! Malgré les Facebook, Facetime, Skype, Viber et tout le reste, rien de vaut un bon verre de vin partagé avec ses amis en chair et en os. Comme à Noël mon taux de cholestérol a atteint des niveaux historiques, mais qu’est ce qu’on ne ferait pas pour ses potes 😉

Une fois encore c’est aussi l’occasion de faire des activités qui sortent un peu de l’ordinaire. Nous avons pu admirer la ville sous la neige depuis le mont royal ; constater qu’il y avait bien des gens qui faisaient du ski de fond sur le mont royal (!!) ; visiter le jardin botanique qui offre une attraction spéciale au printemps. En effet, ils organisent une partie de la serre de sorte que tout un tas d’espèces de papillons puissent voler en liberté (Charles est particulièrement fan de ce genre d’activité)

Après ces jours intenses entre amis, il faut retourner au travail… Sachant que le redoux se fait désirer (il fait encore -10 le 18 mars…) le temps va paraître un peu long en attendant l’été. Le côté positif c’est qu’on a encore du temps pour faire les dernières raclettes (euh…j’ai parlé de diète plus haut ?)

Sinon le stage d’équivalence se termine dans 2 semaines, et après les procédures administratives de rigueur je devrais officiellement être dentiste au Québec ! Charles entame son dernier trimestre de la première année d’étude (leur notes ont même déjà été envoyées à la direction, donc on peut presque dire que l’année est finie) et il faut déjà penser au mémoire de recherche pour l’année prochaine.

Pour mémoire, il y a un an jour pour jour, nous étions à Montréal en train de déposer des CV pour trouver un stage, nous cherchions un logement et nous étions en pleine procédure d’immigration. On a du mal à réaliser tout ce qui a pu se passer en un an ! La vie est pleine de surprise 🙂

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Week end à Saint Sauveur avec les copains !

La saison d’hiver c’est quand même l’occasion de faire des choses qu’on ne pourrait pas faire ailleurs. Nos amis Seb et Marie nous ont rendu visite et nous ont offert en cadeau de mariage un week end à Saint Sauveur. C’est à 1 heure de Montréal, c’est une petite station de ski pas très haute mais très sympa. Nous étions au Manoir Saint Sauveur qui est vraiment très beau et agréable et il y a un spa  avec une piscine chauffée extérieure !! T° extérieur : -20, T° de l’eau +45… nos cheveux givraient avec la vapeur. Quand nous sommes sortis de l’eau nos corps fumaient comme des rôtis.

Après cet après midi de détente nous sommes allés manger dans le resto N°1 du village (bon ok y a pas non plus 100 resto) mais sa réputation était méritée. Les côtes levées sauce barbecue…. j’en rêve encore ! Les meilleures que j’ai jamais mangées !

Le lendemain, sous un soleil magnifique et une température beaucoup trop négative pour faire des activités d’extérieur 🙂 , nous sommes allés faire de la glissade sur tube. Mais qu’est-ce ? Prenez une pente plus ou moins douce, enneigée, des vieilles chambres à air de pneus de camion et voilà ! On peut les assembler à 4 et ça va super vite. Il y a aussi ce qu’ils appellent le rafting : c’est pareil, on est dans une grosse bouée comme sur l’eau et le mec te fais tournoyer avant de te lancer dans la pente… c’est vraiment très marrant à faire et je ne sais pas si ça existe en France mais ça ferait un carton !

Le froid glacial a un peu écourté nos jeux et nous nous sommes réfugiés dans un diner au look 60′ avec photos d’Elvis. Une fois réchauffés nous avons pu aller découvrir le traineau à chiens.

C’est guidés par une femme (enfin ça on n’est pas encore sûr) digne des meilleurs clichés canadiens que nous avons conduit nos traineaux à travers des bois vallonnés… et qui dit vallonné dit montées ! C’était dur mais c’était beau ! Hâte de refaire ça très vite car on se croirait vraiment dans un livre de Jack London (le risque de mourir de froid en moins… quoi que !) Ce qui est toujours aussi dépaysant, c’est d’être à 50 km de Montréal et de se sentir comme au milieu de nulle part. Une fois encore la nature prend toute sa mesure ici.

C’est donc éclatés par la température et nos différentes activités que nous sommes rentrés à Montréal pour engloutir une poutine bien grasse.

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Pour nous voir en live c’est là : https://www.youtube.com/watch?v=4zeWnITFln4

Déménager à Montréal… en hiver !

L’hiver est rude cette année… et force est de constater que s’il y a un domaine où les Québecois peuvent s’améliorer c’est dans l’isolation des logements ! Comment dire… il fait -30, les appart ont les portes de la maison des schtroumpfs et l’équivalent des murs en pain d’épice d’Hansel et Gretel et aussi le plancher en carton. Donc là où on suait à grosses gouttes cet été, et ben on se caille les fesses l’hiver. Et aussi, après notre appart lyonnais qui nous plaisait tant, on voulait à nouveau quelque chose de fonctionnel, pratique et tout ça (avec une grande cuisine hihi).

C’est donc toujours dans la mesure, la délicatesse et la modération qui nous caractérisent que nous avons décidé de changer d’appart… un dimanche après midi comme ça.

Lundi matin : je passe à notre agence pour avoir les modalités de départ et leur dire qu’on va chercher un autre logement.

Lundi midi : je poste une annonce avec photos sur kijiji pour trouver de nouveaux locataires (car au Québec y a pas 3 mois de préavis c’est juste soit tu trouves quelqu’un pour reprendre le bail… soit tu attends et tu payes jusqu’en juin !)

Lundi soir : visite de notre appart. Puis Charles trouves un SUPER appart sur internet.

Mardi soir : visite du dit appart… Mail au courtier immo pour dire qu’on le prend.

Mercredi : j’harcèle par mail notre agent immobilier qui doit partir en vacance vendredi et qui n’a pas tellement la foi de s’occuper d’un transfert de bail avant… harcèlement qui dure jusqu’au soir. Visite chez le courtier du nouvel appart pour déposer notre dossier.

Jeudi : les nouveaux locataires signent avec notre agent (qui est bien content de se débarrasser de moi ^^)

Vendredi : … euh ben rien.

Samedi : signature du bail du nouvel appart.

2 semaines plus tard, 2 déménageurs d’une efficacité à toute épreuve se trimbalaient nos meubles ikea par -25° dans la tempête de neige. En 3 heures de temps l’ancien appart était vidé et le nouveau rempli ! Seul, je pense que c’était mission impossible ! Quand je vois la tête que font nos plantes après avoir passé 30 secondes dehors, j’imagine pas nos doigts. Sans parler de l’épaisseur de neige à franchir pour se garer…Tout ça le dimanche alors que je bossais le samedi… Je dois être un peu maso quand j’y repense…

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Au Québec on peut changer de logement en moins d’une semaine car il n’y pas de préavis. Concernant les dossiers de location c’est pareil, -tous ceux qui ont déjà cherché une location à Paris ou Lyon ne doivent pas lire ce qui suit-.

En dehors des grandes périodes d’emménagement, c’est à dire entre mai et juillet (le 1 juillet étant la date de départ de tous les baux à Montréal… allez savoir pourquoi) où bien sûr c’est un peu la galère comme partout, les formalités sont très réduites et tout se fait très rapidement. On nous a demandé nos passeports, nos fiches de paie et à défaut nos synthèses de comptes bancaires pour voir si on avait un minimum et mon historique de crédit (sur les 3 fois où j’ai utilisé ma carte)… et c’est tout ! Quand on sait que les bac +5 à Paris vivent dans une coloc’ à 4 parce que leur dossier ne leur permet pas toujours de louer seul… Ils s’en foutent ici, si tu payes pas ils peuvent te dégager plus facilement qu’en France, donc les proprios craignent pas trop.

Nous profitons donc aujourd’hui d’un appart construction en béton (et c’est rare dans notre quartier) mieux isolé et avec une cuisine digne de ce nom. Hallelujah !

Bientôt : notre séjour à Saint Sauveur avec nos amis de Lorraine et l’arrivée des 3 Lyonnais en force !! youpi !

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Fête des neiges

Cette semaine nous avons eu la visite d’amis et ça a été l’occasion de faire quelques activités d’extérieur. En ce moment se déroule la Fête des neiges dans le parc Jean Drapeau. On y trouve une tyrolienne, de la glissade sur tube (genre de grosse bouée), des traineaux à chiens, à cheval, patin à glace etc… Cependant, tenant absolument à faire perdurer le cliché canadien, nous nous sommes rendus au Lumberjack Show : le concours de bûcherons !

Sur fond de musique country, un animateur aussi large que haut présente 2 montagnes qui portent bien évidemment une chemise à carreaux ! Les vannes préparées à l’avance arrivent comme la touche finale de cet ensemble kitsch qui cependant remporte un très fort capital sympathie. Un Laurel et Hardy du Québec. Nous avons donc assisté au lancer de hache, découpe de rondins à la scie et à la tronçonneuse, taille de bûche. Le tout agrémenté d’une petite raclette achetée au food truck attenant pour nous faire oublier les -25°. Il faut reconnaître que c’était autant impressionnant que ringard ! Les Québécois arrivent à allier l’enthousiasme et le bagout des shows à l’américaine tout en conservant un humour sarcastique très édulcoré à la mode du vieux continent. En tout cas, ça nous on a bien fait marrer.

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C’est donc pour rester dans la thématique du cliché que le lendemain nous avons conduit nos amis à la Banquise, fameuse poutine ouverte nuit et jour toute l’année. Alors par contre, si on mange une poutine par personne qui nous visite, on va rapidement réduire notre espérance de vie… Nous allons donc nous mettre à la diète pour faire honneur à nos prochains invités ! (on va quand même pas renoncer à manger une poutine !)

En tout cas ça fait vraiment plaisir d’avoir de la visite et on a hâte de voir le prochain arrivage 😉

Entre temps nous avons récupéré les clés du nouvel appart, déménagement dimanche… la semaine va être longue…

Igloofest ou comment découvrir de nouvelles sensations

Le mois de janvier est le plus froid et c’est aussi la période des activités hivernales québécoises. Parmi elles : l’Igloofest.

Alors qu’est ce que c’est ? Il s’agit d’un festival de musique électro jusque là rien d’original… Sauf que pour tous ceux habitués aux festivals en été avec les douces nuits et la fête jusqu’à 4h de matin il faudra repasser ! En effet ce festival se déroule en plein air et en HIVER (d’où le nom) ! Curieux de découvrir les coutumes locales, nous avons donc acquis un pass pour ce festival. Après avoir hésité (environ 3sec) nous avons décidé de prendre le pass dit « VIP » qui comprend un accès à un bar « chauffé » et à des toilettes « chauffées » ; les autres pass classiques donnant accès à des chiottes bleus de chantier et à la fosse « commune ».

Et là tout a pris son sens… Car c’est par une belle soirée où il faisait environ -30 que nous sommes partis guillerets nous secouer sur la musique de Gui Boratto. Malgré les 2 paires de collants fourrées, le damart, la paire de chaussettes de ski, les chaussures grand froid et la doudoune de compèt’… après 2h j’avais les pieds paralysés jusqu’à la moitié environ ! Certaines personnes (des mutants sûrement ou des mecs tellement bourrés qu’ils sont anesthésiés ou les 2) se baladaient torse nu o_O

Nous avions accès à un parasol chauffant mais il faisait tellement froid que même avec la tête collée contre on sentait à peine la chaleur. La bière gelait dans les verres. Je n’imagine même pas ce que ça devait donner dans les toilettes de chantier… Je n’ai jamais eu aussi froid de ma vie ! On n’a même pas pu tellement profiter de la musique tellement nous luttions pour ne pas geler… Nous sommes donc repartis en taxi où le choc thermique (-30 +30 en 1 seconde ça fait tout drôle) a été plus que saisissant et la soirée était pliée. Une heure collée au radiateur de l’appart pour à nouveau avoir de la sensibilité dans les pieds et la douleur que ça peut provoquer… si j’étais revenue de l’Everest ça n’aurait pas été pire !

Mis à part ça c’est très sympa hein ! Bonne ambiance, les gens sont sympa… et c’est assez original de faire la fête habiillés comme des pères janvier.

L’Igloofest porte bien son nom et je retiens donc 2 leçons capitales de cette expérience : je ne pense pas être programmée génétiquement pour de telles températures (envoyez moi au Bahamas vous verrez la différence ! ) et toujours mais alors TOUJOURS vérifier la météo avant de prévoir un truc dehors… c’est une question de VIE ou de MORT ! (bon ok j’exagère peut être un peu).

Big up aux Amérindiens qui vivaient dans des cabanes en bois et habillés avec des chaussons en peau de phoque et veste en poils d’ours, je serais déjà congelée depuis longtemps !

Pour l’heure nous sommes en plein changement d’appartement et ça aussi c’est épique… à suivre.

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